Une plainte historique contre une startup chinoise
En septembre 2025, trois géants du divertissement – Disney, Universal et Warner Bros Discovery – ont porté plainte contre la startup chinoise MiniMax, éditrice de l’application Hailuo AI. Cette appli permet de générer des images et vidéos par intelligence artificielle. Problème : elle propose à ses utilisateurs des contenus reprenant des personnages protégés par le droit d’auteur, comme Darth Vader, les Minions ou encore Wonder Woman.
Pour les studios, il s’agit d’une violation flagrante de leurs droits de propriété intellectuelle. Ils accusent MiniMax non seulement de permettre cette reproduction, mais aussi d’en tirer profit.
Ce que reprochent les studios
La plainte vise plusieurs points précis :
- Utilisation illégale de personnages sous copyright.
- Génération d’images et vidéos “à la demande” avec ces personnages.
- Profits commerciaux réalisés grâce à ces contenus.
Selon le Financial Times, Disney et ses partenaires affirment avoir demandé à MiniMax de mettre en place des garde-fous pour bloquer ces usages… sans succès.
Ce que demandent Disney, Universal & Warner
Les plaignants ne veulent pas seulement des dommages financiers. Ils souhaitent aussi :
- Forcer MiniMax à retirer tous les contenus protégés.
- Interdire l’utilisation non autorisée de leurs personnages dans l’appli.
- Établir un précédent juridique fort pour protéger leurs licences à l’ère de l’IA.
Pourquoi c’est une affaire majeure
Cette plainte dépasse le simple conflit entre un studio et une startup. Elle pose une question centrale : jusqu’où l’IA peut-elle s’inspirer de créations existantes ?
- Pour les industries créatives, c’est une question de survie économique : leurs personnages sont leur capital le plus précieux.
- Pour l’IA générative, c’est une limite technique et légale : comment entraîner et utiliser des modèles sans violer le copyright ?
- Pour le public, c’est un enjeu de confiance : comment distinguer une œuvre officielle d’un contenu généré par une IA ?
Les enjeux plus larges
Ce procès s’inscrit dans un contexte mondial de débats autour de l’IA :
- Aux États-Unis, plusieurs artistes et auteurs ont déjà poursuivi des entreprises d’IA pour utilisation non autorisée de leurs œuvres.
- En Europe, le AI Act de l’Union européenne prévoit des règles de transparence et de protection du droit d’auteur.
- En Chine, les régulations restent plus floues, mais la pression internationale augmente.
Conclusion
L’affaire Disney/Universal/Warner vs MiniMax est l’un des premiers grands bras de fer entre Hollywood et l’IA générative. Son issue pourrait redéfinir les règles du jeu pour toute l’industrie créative mondiale.
Si les studios obtiennent gain de cause, cela pourrait imposer de nouvelles contraintes aux applications d’IA. Mais si MiniMax résiste, cela ouvrirait la porte à une utilisation plus libre – et plus risquée – des personnages emblématiques de la culture populaire.